Retour sur les assises du 29 septembre

Publié le 12/10/2022

Le 29 septembre se tenaient les Assises des RRMA à Orléans. Au sortir d'une journée de réflexion sur les enjeux d'une coopération et d'une solidarité internationales à l'échelle des territoires, nous pouvons désormais partager, avec nos partenaires, une histoire commune.
Si nous devions ici, pour l'exercice, marquer nos esprits et mieux baliser l'analyse à venir sur la place et le rôle des territoires dans la Coopération et la Solidarité Internationales, retenons ces trois questions :

D'où venons-nous?

Où allons-nous?

Qui fait la vaisselle?

D’ou venons-nous ?

Les réseaux de coopération et de solidarité internationale sont nombreux ; thématiques, sectoriels, géographiques… pourtant peu d'entre eux prennent pour assise un “territoire”, non pas comme la destination des actions qu'on projette (on ne travaille pas “sur” un territoire), mais compris comme un écosystème d'acteurs agissant (nous travaillons “à partir d'un territoire”).  
Les réseaux qui se sont réunis le 30 septembre pour ces premières assises ont résolument réaffirmé le caractère territorial et multi-acteurs de leurs activités.

  • Une logique de réseau qui, comme cela a été discuté lors d’une première table ronde, permet d'abord une plus grande reconnaissance de la multitude des acteurs mais aussi une meilleure concertation. 
  • Une logique de réseau qui s'exprime, par essence, différemment selon les territoires comme illustré sur une deuxième table ronde.
  • Mais une logique de réseau qui demande un travail d'articulation avec nos partenaires nationaux qui doit se faire dans le respect de cette diversité.

C'est pourquoi la première question de ce triptyque n'est pas “qui sommes nous”? Une question qui appellerait nécessairement à figer quelque peu nos identités, à gommer nos spécificités, et à dessiner à grands traits les éléments qui font dénominateur commun entre ces réseaux. Mais si vous insistez, soit.
Oui, tous les RRMA animent leur territoire, accompagnent les projets, mettent en réseau les différents acteurs de la CSI, travaillent sur les questions de jeunesse, de mobilité, d'éducation à la citoyenneté, d'environnemental, d'ESS, de migration… alors les RRMA sont-ils des acteurs de l'aide au développement? De l'éducation populaire? De la coopération decentralisée? Certainement tout cela à la fois, exprimé sous différentes facettes selon les territoires. Alors…

Messieurs, Mesdames, acceptez l'inconfort de cette diversité dans les partenariats que nous tissons, et retenons plutôt que les RRMA comme SO Coopération, regroupés à la Conférence Inter-régionale des RRMA (CIRRMA), sont fort de près de :

  • Près de 100 salariés
  • Présents sur plus d'une vingtaine d'antennes régionales
  • Plus de 180 collectivités membres
  • Plus de 130 jours de formation proposés aux acteurs des territoires
  • Près de 33 projets portés en consortium, avec un diversité de projets (sur le volontariat, ou sur la coopération décentralisée)
  • Plus de 500 000 € de fonds territoriaux à destination des actions d'éducation populaire…

Il y aura bien d'autres éléments à partager pour qualifier l'action des RRMA, mais ce n'est pas une démonstration de force auquel nous nous prêtons, car la question pour l'heure n'est plus de savoir s'il faut ou non reconnaître les actions portées par les territoires ; elles existent, elles évoluent, et surtout elles participent grandement à relever les défis de demain.

Où allons-nous ?

Récemment, alors même que nous étions épris de certitudes dans notre combat contre les méfaits de la mondialisation, dans notre solidarité avec les pays du Sud, dans la professionnalisation de notre secteur, dans le fait que l'efficacité de l'aide au développement était la seule boussole de nos actions (depuis la déclaration de Paris en 2005), voilà que les questions internationales s'invitent à notre table avec un angle tout autre :

  • D'abord, il y a l'adoption des Objectifs de Développement Durable en 2015 ; tout à coup, il n'est plus question “d'international”, c'est-à-dire de Nord et de Sud, mais de “planétaire” (There is no planet B!) avec des enjeux partagés, et des “communs” à promouvoir pour l'ensemble de l'humanité. Si les OMD parlaient aux acteurs de la SI, l'agenda ODD nous projette en 2030 et élargit le tour de table ; environnement, jeunesse, ESS et bien d'autres secteurs prennent un même agenda. 

  • Ensuite, il y a une vieille promesse qui ressurgit : l'Aide Publique au Développement (APD) doit atteindre les 0,7 % du PNB… résolution de 1968 atteinte dans le milieu des années 70 pour les pays du Nord…de l'Europe. La France se lance dans un exercice de rattrapage depuis 5 ans qui se traduit par une ascension forte des trajectoires budgétaires, notamment des flux financiers transitant par la société civile ; même si le dernier rapport de Coordination Sud sur le sujet montre que l’absorption de cette augmentation est au bénéfice des “happy few” de grosses ONG.

  • Enfin, alors même que l'Agenda 2030 et cette augmentation de l'APD peine à se traduire dans les programmes d'actions, notamment à l'échelle des territoires, un soubresaut du vieux monde vient se fracasser à la porte de l'Europe. La guerre. La guerre, cet horizon invisible que les acteurs de la coopération ont prétention de repousser toujours plus loin. Cette guerre, celle-ci comme les crises sahéliennes, lybiennes ou syriennes, ou encore les crises énergétiques, alimentaires, climatiques et bien sûr sanitaires éprouvent les acteurs de la coopération et de la solidarité internationales.

Dans ce contexte, les territoires prennent leur part. Inexorablement, nous ramassons l'étendard de la solidarité au plus proche de nos concitoyens et de leurs réalités. Face aux enjeux de la mondialisation et des crises actuelles, nous devons réinventer le rôle des réseaux comme SO Coopération. Fidèles à un certain pragmatisme de terrain, pour traiter ces grands enjeux que nous partageons avec nos partenaires dans des grandes rencontres, nous posons une question prosaïque :

Qui fait la vaisselle ?

Tout au long des Assises, les RRMA et leurs partenaires ont évoqué, par des exemples concrets, les actions qu'ils pouvaient mener à un échelon territorial. Plusieurs modèles apparaissent dans nos partenariats: participation à des groupes de travail, à des instances de gouvernance (GIP de FV) ; partenaires historiques de programmes nationaux (Festisol), prestataire sur certaines dimensions de l'activité, plaidoyer conjoint dans des instances nationales (CNCD, CNDSI)… Toutes ces formes de travail posent la question de l'articulation des RRMA – pris dans leur agenda régional, dans les priorités issues d'un véritable travail de terrain à l'intersection de plusieurs politiques publiques (jeunesse, environnement, ECSI, coopération décentralisée etc) – avec les partenaires et les politiques publiques nationales qui déroulent des plans d'action “pour” les territoires. Ce travail d'articulation s'est illustré sous différentes formes, et pose systématiquement deux questions essentielles :

  • La gouvernance des projets / programmes / actions qui s'exerce sur les territoires ; le degré de concertation préalable, la possibilité d'en ajuster l'agenda ou les modalités… ou encore les formes administratives que les “partenariats” peuvent prendre ; ce mot valise recouvre à la fois des conventions d'objectifs, comme de simples prestations de service.
  • Le modèle économique : évidemment lorsqu'un projet est pensé “pour” les territoires, qu'il s'ajoute voire se superpose à un agenda déjà bien chargé, et parie surtout sur la bonne volonté d'une main d'oeuvre locale volontaire pour ne pas dire bénévole, il n'est pas étonnant de voir les acteurs territoriaux, à l'instar des acteurs du Sud, se poser la question de la viabilité économique de ce qu'on fait “pour eux”, en “leur nom” sous la bannière de la “participation” et de “l'empowerment local”. La critique est acerbe mais on ne peut avoir un discours partagé sur la reconnaissance d’une diplomatie territoriale en faisant l’économie de cette question financière ; nerf de la … paix!

Pour dépasser ces difficultés, la co-construction de véritables dynamiques partenariales, dans l'élaboration des priorités comme dans la mise en œuvre des projets/programmes, avec rigueur et méthode, ne peut que permettre – non pas simplement de « renforcer », non pas de « reconnaitre » la place des acteurs territoriaux – mais  d'agir avec ces derniers. Nous retiendrons alors deux mots d’ordre dans cet exercice de méthode ;

Concertation et Cohérence

C'est ainsi que nous relèverons les enjeux d'une diplomatie démultipliée, qui se démultiplie certes par les différents acteurs agissant (multi-acteurs), mais aussi qui se démultiplie par les différentes échelles d'intervention de la Coopération et de la Solidarité Internationale.

Dans ce paysage complexe, SO Coopération réaffirme son rôle d'interface entre les acteurs et les échelles, animé par des valeurs de la solidarité, de citoyenneté et de paix, et au service des politiques publiques de coopération internationale.

Vous pouvez retrouver la déclaration d’Orléans ci-dessous.

Documents associés

SO Coopération

Nous travaillons à l’identification  de tous les acteurs qui sont engagés à l’international en Nouvelle-Aquitaine.

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Nous vous accompagnons dans la construction de vos projets dans le cadre des Objectifs de Développement Durable

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